La voix, les mots…
Au-delà du théâtre, du cinéma, de la chanson, quoi qu’elle entreprenne, l’implication artistique de Jeanne Moreau est omniprésente…
Il serait difficile de tout recenser. Mais passionnée de littérature elle a multiplié les lectures destinées à la radio, puis aux disques et cassettes, se réjouissant de faire entendre la langue de Flaubert, de Cocteau et de Giono, mais aussi de Karen Blixen, Peter Handke, Nina Berberova et de tant d’autres.
On l'a entendue présenter sur les ondes une série d'émissions consacrées aux grandes stars de Hollywood (et c'est à la suite de cette expérience qu’elle filma Portrait of Lillian Gish). Rien d’étonnant si la voix « off » de Jeanne parcourt de nombreux documentaires : pour évoquer les auteurs qui lui sont chers (Duras, Genet), rendre hommage aux grands couturiers (Cardin, Saint-Laurent) ou honorer des cinéastes très proches comme l’ont été pour elle Welles et Truffaut.
À l'image, c'est une accompagnatrice avide de découvrir, d'apprendre et de transmettre. Ainsi a-t-elle invité le téléspectateur à visiter les grands studios de cinéma, questionné la décoratrice Leïla Menchari sur son itinéraire singulier, marché sur les pas des peintres impressionnistes avec une équipe de télévision japonaise… Jamais blasée.
Curieuse de tout, Jeanne Moreau fut aussi bien rédactrice en chef de magazine que réalisatrice d'un film publicitaire et d'un clip. Elle partagea avec Josée Dayan la mise en scène d'un opéra de Verdi. Elle présida quantité de festivals de cinéma. Elle aimait échanger avec de jeunes comédien(ne)s, avec les cinéastes confirmés ou débutants de tous pays. On lui doit plusieurs préfaces d'ouvrage et un discours remarqué le jour de son entrée à l'Académie des Beaux Arts.
